Quels sont les principes de la construction verte et les matériaux efficaces ? Pour optimiser les coûts et les performances énergétiques, misez sur des spécialistes du bâtiment durable.

L’architecture durable préconise des méthodes peu coûteuses visant à réduire la facture énergétique. Elle renoue avec des pratiques ancestrales : prévoir les ouvertures au sud pour bénéficier du soleil, implanter à l’ouest les pièces à vivre pour profiter de la lumière du jour et réserver le côté est aux chambres.

Isoler, ventiler !

Pour faire construire sa maison écologique l’isolation est un élément indispensable. Une maison isolée empêche la chaleur produite de s’échapper. Pour doubler les murs, à la laine minérale ou au polystyrène, on préfère le chanvre, la fibre de bois ou des enduits à base de paille, de chaux et de terre crue. Isoler par l’extérieur évite les ponts thermiques, zones aux angles et aux points de raccord par lesquelles les calories s’échappent. Entre 25 et 30 % des déperditions passent par la toiture (1). Grâce à la terre, un toit végétalisé constitue un excellent isolant. Enfin, l’air doit circuler, par des grilles ou sous les portes, entrer dans les pièces à vivre et les pièces humides, où il est évacué par des bouches d’aération. Pour être opérantes elles vont par deux : une haute et une basse.

Des matériaux naturels pour sa maison écologique

Construire écolo, c’est traquer l’énergie « grise » des matières exigeant un long transport, comme les bois exotiques. Chauffé à haute température, le bois rétifié, local et non chimique, est résistant en extérieur comme dans les pièces humides. Il convient de se méfier de l’aggloméré, qui contient des particules polluantes. Dans la chasse aux composants organiques volatils (COV), on choisit des peintures à base de chaux, d’huiles de ricin ou de lin, de cire d’abeille, de résines végétales, de kaolin ou de caséine, une protéine du lait. L’idéal est d’utiliser ce qui se trouve sur le terrain : de la terre du jardin ou de la poudre de briques, concassées, comme bases d’enduit. Il est possible de bâtir ainsi à partir de 1500 €/m2 habitable. On calcule l’amortissement de l’investissement, en ajoutant le montant des travaux au coût d’utilisation sur 20 ans.

Chauffages alternatifs, cycle de l’eau et plantations

La hausse des prix des carburants rend le chauffage au bois compétitif. Que ce soit l’insert, dont la chaleur diffuse grâce à des ventilateurs, le poêle à bûches, qui offre une autonomie de cinq à dix heures ou la chaudière à bûchettes, granulés ou plaquettes, performante pour d’importants volumes.
Envisager aussi la géothermie, système qui capte la chaleur de la terre, et les panneaux solaires. On récupère les eaux de pluies et on retraite les eaux usées des salles de bains : 10 m2 plantés de joncs suffisent pour recycler les rejets de quatre personnes. Certaines plantes absorbent les particules en suspension dans l’air et fonctionnent comme filtre à solvants toxiques : la fleur de lune, la plante-araignée, le ficus, le palmier et le philodendron. Prévoir une plante pour 10 m2.