Le bambou et ses richesses pour le monde

Graminée géante à pratique diverse qu’on retrouve sous presque tous les climats et sur des sols pauvres, le bambou est une « plante merveilleuse » qui a des vertus propres à elle seule. En effet, cette plante existe, il y a cela des centaines d’années en Amérique latine, dans certaines régions d’Afrique et en Asie. Le bambou a la croissance la plus rapide du monde (la croissance de certaines espèces peut atteindre un mètre par jour). Cependant, le bambou est très peu exploité. Il y a de cela quelques années, l’exploitation du bambou dans le monde a atteint une grande échelle et suscite l’espoir de nouveaux emplois et revenus dans le rang des habitants à très bas revenu.

 Dans le domaine de l’agronomie, il est utilisé pour lutter contre la détérioration du paysage et chez les économistes, il est désigné comme le futur, « or vert ». Par ailleurs, dans le secteur de la construction et de la décoration, cette plante est un matériel important dont l’exploitation a une place de choix au plan mondial.

On dénombre actuellement 18 pays africains dans lesquels le bambou pousse de façon naturelle : le Burundi, le Bénin, le Cameroun, l’Ethiopie, le Ghana, le Libéria, le Kenya, le Malawi, le Madagascar, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et pour finir l’Ouganda. Ces pays sont membres de l’INBAR qui leur fournit des informations concernant le renforcement des capacités, le transfert technologique et l’établissement de politique pour la culture de cette plante. Par ailleurs, l’Angola, le Gabon et la Zambie comptent aussi devenir membre de l’organisation.

La Chine occupe la première place sur le marché mondial du bambou. En effet, la demande en grand nombre des matières qui préservent l’environnement en Europe et aux Etats-Unis, est la cause principale de l’essor de ce marché. Par ailleurs, le Réseau international sur le bambou et rotin (INBAR) qui est une organisation intergouvernementale associé à l’ONU, favorise la culture du bambou et du rotin en faveur de l’économie et de l’environnement. Selon cette organisation, le marché mondial du bambou a aujourd’hui une valeur estimable à 60 milliards de dollars et représente une source de revenu éventuel pour les autochtones. En outre, pour développer ce marché, le secteur privé africains ainsi que les gouvernants ont démarré les actions pour commercialiser cette plante. Pour Hans Friederich, directeur général de l’INBAR, le bambou peut être le moteur d’une économie verte en Afrique, contribuer à la diminution de la pauvreté et protéger l’environnement. En outre, cette plante peut être une réponse efficace aux défis de pauvreté et de ressources naturelles de plusieurs pays africains.

En effet, l’utilisation du bambou amène le (PNUE) qui est le Programme des Nations Unies pour l’environnement a estimé les productions avec cette plante à plus de 2000 réalisations. Cette plante est utilisée pour la fabrication de plusieurs produits de valeurs. La Chine, quant à elle, dénombre plus de 10 000 produits fait avec le bambou et sa transformation constitue une grande capacité de revenu. Ainsi, certains meubles, bâtiments, plafonds, cadres de portes, fenêtres de store, poteaux et autres se font avec du bambou.

Lit Bambou
Pacific-Sanctuary
Vélo bambou

Dans le secteur du textile, de l’agroalimentaire et de la production chimique, il est utilisé pour la création de t-shirts, de vins, de vinaigres, de tissus, de produits pharmaceutiques et biochimiques. Aussi, pour la réalisation des pâtes à papier, le bambou est transformé en papier toilette, journal papier et carton. C’est une aubaine dans la préservation des ressources forestières qui sont limitées sur le continent africain.

Les agriculteurs eux, espèrent que la culture de cette plante riche en vertus, favorisera l’acquisition de crédits de carbone. Pour ce faire, une démarche qui permettra aux détenteurs de projets, de mesurer les flux de carbone dans une plantation de bambou pour évaluer les crédits de carbones nécessaires a été mise en place. La fondation China Green Carbon, l’INBAR et l’Université agricole et forestière du Zhejiang ont initié cette action qui a pour but d’accroître les revenus des agriculteurs.

Source d’énergie non-polluante, cette plante contribue également à la production d’énergie renouvelable, propre et alternative pour les activités domestiques et industrielles. De même, au plan national, on réalise des tapis, des paniers, des vélos, du matériel de pêche, des canoës, des cures dents, des bureaux d’écolier, des gommes, des crayons et beaucoup d’autres produits avec cette plante. Le bambou est une plante « magique » qui protège l’environnement par la réduction des effets du changement climatique et favorise le reboisement rapide en mettant un frein à l’érosion des sols. Il comble ainsi les faiblesses des écosystèmes. Aussi, le bambou a une plus grande capacité d’absorption de dioxyde de carbone qu’un arbre. Le bambou est désigné comme un puits de carbone géant.

A Pékin, un cabinet d’architecture Chinois a imaginé une nouvelle ville à base d’habitations fabriquées avec des tiges de bambous et des cordes.

L’aspect final donnera ceci

Source Vivre demain

Les enjeux de l’exploitation du bambou

Les multiples usages et les différentes opportunités d’exploitation du bambou ne sont plus à prouver. Cependant, qu’est-ce qui justifie le peu d’intérêt que les pays africains accordent à cette plante aux diverses vertus ? Tesfaye Hunde, chef du Bureau régional pour l’Afrique de l’Est de l’INBAR à Addis-Abeba, déclare à Afrique Renouveau que, « le principal problème est le manque d’informations ». Aussi, l’absence de politique nationales et de programmes stratégiques pour l’utilisation du bambou et l’accroissement de la culture, constitue en plus du manque de financement, les facteurs qui ralentissent l’essor dans ce secteur.

Nombreux sont les pays qui désormais, optent pour la culture du bambou. En effet, selon Tesfaye Hunde, l’exploitation du bambou est en train de croître considérablement. Pour lui, « dans plus d’une trentaine de pays africains, il existe des régions où le bambou pousse naturellement ». Et il poursuit, « L’INBAR travaille avec d’autres organisations pour favoriser un transfert technologique et la formation des agriculteurs dans les régions qui développent une chaîne de valeur du bambou ». Par ailleurs, cette action requiert des technologies, des politiques nationales et des investissements. Cependant, outre les possibilités commerciales, favorables aux personnes voulant vendre des produits faits à base de bambou, ces dernières sont aux manques de matière d’innovation, de recherche et de marketing. Aussi, il est préférable que les créations issues du bambou respectent les mesures commerciales et forestières qui sont prises pour son exploitation.